• Finistère. 1.200 km de côtes cartographiés par avion

    Un avion sillonne actuellement méticuleusement les côtes finistériennes. Il a pour mission de cartographier le plus précisément possible les 1.200km de côtes du département, en remontant jusque dans les estuaires.

    Il faudrait des années pour cartographier aussi finement, à terre, la dentelle finistérienne et son domaine maritime complexe. Il faudrait des décennies pour sonder les petits fonds dans les endroits les plus inaccessibles, là où les coques de bateaux ne sont pas les bienvenues. L'opération qui a démarré ce week-end par le Nord-Finistère ne prendra que quelques semaines, autour de 200heures de vol, soit une quarantaine de sorties de cinq heures environ.

    Deux rayons laser embarqués

    Deux puissants lasers sont embarqués à bord de ce Casa 202. L'avion balaye la côte entre 400 et 800m d'altitude, à une vitesse comprise entre 200 et 250km/h. Ses passages permettent d'enregistrer la topographie et la bathymétrie (profondeur) par bandes de 290m de largeur. Hauteur de la côte, le long du littoral, profondeur de l'eau dans les zones de petits fonds... Cette cartographie aérienne exigeante a l'avantage d'être rapide, exhaustive et des plus précises, en évitant les multiples contingences des mesures effectuées en direct, sur le terrain. Cette méthode aérienne permet de relever des données jusqu'à 10m d'altitude et jusqu'à deux kilomètres à l'intérieur des terres. Le puissant laser australien embarqué permet de déterminer la profondeur de l'eau jusqu'à 20mètres et 6milles des côtes.

    État des lieux

    Les informations précises et, surtout, les données de référence manquent le long de ce trait de côte. On connaît en général mieux les fonds marins plus éloignés et les ports ainsi que leurs approches plutôt que les zones côtières parfois fortement habitées. «Les enjeux d'une bonne connaissance de cet espace côtier ne manquent pas», estime le président du conseil général Pierre Maille, plus que convaincu par l'importance de cette campagne de mesures. «C'est un budget important (3MEUR), mais c'est un travail nécessaire pour le premier département maritime de France et ses 116 communes littorales». Afin de réduire les coûts de l'opération (mise à disposition de l'avion et de son équipage italien, de l'équipe et du matériel australien de mesures), la campagne programmée jusqu'à la fin juin se partagera, selon les conditions météo, entre le Finistère et la côte d'Azur, la région Paca ayant engagé la même démarche que le Finistère.

    Données en accès libre dès 2014

    Les objectifs de ce programme sont divers. En plus d'établir une cartographie inédite en trois dimensions, il s'agit d'établir un état des lieux qui servira à évaluer la montée des eaux due au réchauffement climatique, le risque de submersion marine et d'inondation ponctuelle. Ces données permettront également de déterminer précisément les limites du domaine maritime qui soulève tant de débats et d'incertitudes juridiques. Ces données bathymétriques, propriétés du conseil général, ainsi que le produit Litto3D qui en découlera, seront libres de droits et accessibles à tous, courant 2014.

    in "Le Télégramme"

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