• Port. Quelle solution durable pour les vases polluées?

    Une réunion publique d'information sur le dragage du bassin du Moros se tenait lundi au Centre des arts. En toile de fond, la question du retraitement des vases portuaires.

     

     

    Port. Quelle solution durable pour les vases polluées?

    C'est pour faire face à une «urgence économique», selon les mots de Pierre Maille, que le conseil général a décidé de lancer, voici un an et demi, le programme de dragage du bassin du Moros (lire ci dessous). L'envasement du port menace eneffet à court terme, la pérennité des activités des 56 entreprises répertoriées sur le port et particulièrement de l'entreprise Piriou. Une solution partielle cependant, puisque seul l'arrière-port doit être dragué et qu'il faudra réitérer l'opération dans dix ans.

    Pas de filière de retraitement

    L'importance du coût du dragage et son impact environnemental obligent les pouvoirs publics à envisager pour l'avenir une alternative durable qui permette une valorisation des vases extraites des ports. Les sédiments constituent un gisement important de matériaux pollués, sans qu'il n'existe pour autant de filière de retraitement réellement structurée. Le site de stockage de Combrit, qui accueillera les sédiments de l'arrière-port n'est pas extensible. Pour le seul port de Concarneau, on estime à 40.000m³ le volume de vase à draguer pour rétablir les profondeurs de l'ensemble des bassins. Lorsqu'on sait que le conseil général est gestionnaire de sept ports du Finistère, on mesure l'ampleur du problème auquel il se trouve confronté.

    [--------]Programmes de recherche[/--------]

    Mickaël Quernez, vice-président du conseil général chargé de l'économie, expliquait, lundi soir, au centre des arts, «l'importance de poursuivre la recherche scientifique sur la valorisation des sédiments». Le département est associé notamment au conseil général du Var dans le cadre du programme «Sedigest» qui cherche à évaluer les risques liés aux réhabilitations de carrière susceptibles d'accueillir les sédiments. Autres pistes envisagées, «l'utilisation en travaux publics, l'épandage agricole ou le rechargement en plage».

    Démarche port propre

    En parallèle, plusieurs participants à la réunion publique ont souligné la nécessite d'un changement de pratiques de la part des professionnels du port. «Ne peut-on pas imposer en préalable au dragage l'arrêt du carénage sauvage?» a questionné un intervenant. Mickaël Quernez a rappelé que des agents assermentés verbalisent dans les ports départementaux en pareil cas. «Des discussions sont engagées pour aller vers une démarche «port propre» tant au niveau de la construction navale que de la plaisance. Il s'agit d'une question fondamentale du réaménagement du port». Si jusqu'au milieu des années 1990, les sédiments étaient immergés en mer, la prise de conscience des enjeux écologiques, liés au retraitement des vases, impose aujourd'hui aux acteurs du dragage des ports de trouver un nouvel équilibre économique.

     

    • Joseph Grass "Le Télégramme"
    • Le dragage doit débuter en janvier prochain

      Xavier Rasseneur, technicien du service maritime départemental a détaillé lundi, devant une quarantaine de personnes, les différentes phases de l'opération de dragage du bassin du Moros. Le chantier, prévu pour durer six mois, devrait débuter en janvier2011. D'ici là, une enquête publique doit être ouverte pour déterminer la pertinence de la solution envisagée pour débarrasser l'arrière-port de quelque 8.000m³ de sédiments. Les échantillonnages effectués sur ces vases ont révélé la présence de métaux lourds, en majorité du cuivre et du zinc, ainsi que de micropolluants comme le Tributylétain (TBT), composant de l'antifouling. Les techniciens du département ont opté pour une extraction mécanique des vases. Les sédiments seront ensuite traités dans un bassin de déshydratation, installé Quai des pétroliers, avant d'être transportés vers le site de Ty-Coq. C'est dans cette ancienne carrière, située sur la commune de Combrit, que sont déjà stockées les vases issues du dragage du port du Guilvinec. Le coût des travaux est estimé à 1,1MEUR. L'État participera à hauteur de 450.000 EUR, le coût restant sera financé par le conseil général, gestionnaire du port.
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