• Station d'Epuration : le feuilleton continue

    Décidément, le traitement des eaux usées de Combrit et de l'Ile-Tudy est plein de remous. Alors que la station d'épuration du Créac'h fonctionne, deux jugements viennent de raviver la fougue des opposants.

    Station d'Epuration : le feuilleton continue

    C'est un feuilleton comme le Pays bigouden sait les écrire. La station d'épuration de Combrit, avant de traiter les eaux usées, aura surtout alimenté les polémiques, dès la fin 2004, avec le lancement - aussitôt contesté - des travaux. Principal litige, un permis de construire déposé pour un terrain non constructible au Créac'h, d'après le plan d'occupation des sols de la commune, inclus de surcroît dans la zone du polder, protégée par la loi Littoral. Un argument de contestation développé par l'Association de sauvegarde et la protection de l'environnement de Combrit-Sainte-Marine-Ile-Tudy, la SPE pour faire court. De tribunal administratif en Conseil d'État, en passant par un arrêt du chantier de près de deux ans, cette unité destinée à pallier la station de Bonèze a fini par naître au forceps. Derniers rebondissements en date, deux jugements du tribunal administratif de Rennes, délivrés les 4et 15mai. Le premier rejette la demande d'annulation de la dérogation ministérielle accordée au Sivom de Combrit pour passer outre la loi Littoral (lire par ailleurs). Le deuxième, en revanche, annule le second permis de construire déposé suite à cette dérogation, en 2006.

    Magie du PLU

    Motif, une zone naturelle protégée, inconstructible au POS, n'a pas vocation à accueillir une station d'épuration (STEP). Pour Alain Jacob, de la SPE, «ce jugement montre que nous avions raison dès le début et que si le maire n'avait pas décidé de passer en force en septembre2004, on n'en serait pas là aujourd'hui. Ce choix fait par le Sivom et la mairie de Combrit était le plus mauvais possible sur le plan environnemental et financier. Cette décision violait la loi Littoral et le POS en vigueur». Un POS devenu PLU en 2008 et où une dizaine d'hectares autour de la station d'épuration ont été retranchés de la zone protégée et sont devenus constructibles. De quoi relancer un nouveau permis de construire en toute légalité. Et qui «ne sera pas contesté». Alain Jacob se dit aussi «étonné» de la réaction des services de l'État, accusés d'avoir «laissé faire» en laissant traîner les demandes d'annulation du permis de construire.

    «Être vigilants»

    Reste qu'aujourd'hui, la station fonctionne, et plutôt bien. «Elle ne sera pas détruite, poursuit Alain Jacob, c'est un édifice public». Qui se défend au passage de souhaiter une telle extrémité. Quant à l'avenir de la SPE, il s'inscrit encore dans la STEP. «On va être vigilant. Le système d'évacuation vers la pointe de l'Ile-Tudy, à 600m au large, est complexe, il ne faudrait pas un accident, que les eaux se déversent dans le polder. Et puis, la STEP n'est pas équipée pour le traitement bactériologique. Or, à marée montante, les courants ramènent les eaux évacuées vers les plages. On demandera des analyses pointues». Le feuilleton de la STEP n'en est peut-être pas encore au générique.

    • Marc Revel in "Le Télégramme"
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