• A Rennes, une station d'épuration écolo

    A Rennes, une station d'épuration écolo

    Inaugurée aujourd'hui, la station d'épuration fonctionne à partir d'une grande serre abritant un écosystème de plantes et de bactéries. Véolia Eau en assure la maintenance.

    Comme un jardin botanique

    Dans cette grande serre vitrée de 210 m² règne une ambiance tropicale. Environ vingt-cinq espèces de plantes poussent dans un air chaud à 70 % d'humidité : hibiscus, bananier, bambous, palmiers... Une sorte de jardin botanique qui cache en fait, quelques mètres en dessous, un dispositif innovant pour épurer les eaux usées.

    Des bactéries qui se nourrissent des déchets

    Au sein de la zone artisanale de la Corderie, la nouvelle station d'épuration est inaugurée aujourd'hui après un chantier de dix-huit mois. Elle fait appel au procédé « Organica », qui vise à faire naître un véritable écosystème pour épurer naturellement l'eau. Les racines des plantes, plongées dans les bassins d'eaux usées en dessous, sont un milieu idéal pour faire naître bactéries et autres organismes (protozoaires, zooplanctons...).

    Et ces petits organismes ont l'avantage de se nourrir des déchets contenus dans l'eau. « Ce système racinaire est efficace, l'eau rejetée sort avec une qualité supérieure aux normes de rejet et devrait même permettre de fixer les antibiotiques et les oestrogènes de l'eau, que l'on n'arrive pas à retenir habituellement », soutient Maurice Lohat, adjoint au maire, chargé de l'environnement.

    Une capacité de 4 000 raccordements

    « Ça fait dix ans que l'on cherche à remplacer notre ancien système de traitement qui était fait seulement pour 500 raccordements et n'était plus adapté aux nouvelles normes, rappelle le maire, Christophe Martins. On voulait une station au plus près du naturel, qui puisse durer vingt ans. »

    Raccordée aux eaux usées de 4 000 équivalents-habitants, la nouvelle station pourra traiter environ 1 000 mètres cube d'eau par jour. Autre avantage avancé : nuisances olfactives réduites au maximum, moins d'énergie utilisée esthétique et moins de boue à évacuer. « L'entretien demande par contre un peu plus de main-d'oeuvre, qui est assurée par Veolia Eau », précise l'élu à l'environnement.

    Une première en Bretagne

    Première station de ce type en Bretagne et une des premières en France, la commune a pris le risque de l'innovation. « De 2002 à 2009, on a étudié les différentes solutions, comme les stations à roseaux. On a découvert cette nouvelle solution en Hongrie, en partenariat avec Veolia, raconte le maire. Ça a été compliqué de faire accepter cette idée neuve à nos financeurs (la Région, l'Agence de l'eau et le conseil général). » La commune a dû garder par sécurité, en fin de circuit, un système de traitement par lagunes et doit effectuer 150 prélèvements d'eau par jour pour vérifier sa qualité.

    925 000 € d'emprunt

    Moins cher que d'autres stations traditionnelles, le projet coûte tout de même 1,9 million d'euros. « Il y a 60 % de financement et 40 % d'emprunt (925 000 €). On pense l'amortir sur une courte durée, une vingtaine d'années. » En plus de la station, les 11,5 km de réseau de traitement ont dû être refaits, soit au total 3,5 millions d'euros investis.

    Un outil pédagogique

    La station aura aussi vocation à servir d'outil pédagogique. « Des écoles sont déjà venues visiter, se félicite le maire. Les enfants apprennent comment ça fonctionne mais aussi découvrent de nouvelles plantes. » À l'avenir, des visites payantes seraient aussi mises en place pour les curieux.

    Les portes ouvertes ont lieu aujourd'hui, de 14 h à 17 h.

    Leïla MARCHAND.

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