• Loctudy : le dragage du port stoppé depuis hier

    Loctudy : le dragage du port stoppé depuis hier

    Hier, les représentants des pêcheurs ont sorti les photos des macro-déchets ramenés dans les chaluts.
    Hier, les représentants des pêcheurs ont sorti les photos des macro-déchets ramenés dans les chaluts.
    Devant les éléments apportés par le comité des pêches, le conseil général interrompt les travaux et demande à l'entreprise de se conformer au cahier des charges. Les pêcheurs veulent aller plus loin.
    « Il y a suffisamment d'éléments pour dire que le cahier des charges n'a pas été respecté. J'ai décidé d'arrêter le chantier. Je l'ai notifié à l'entreprise. Le chaland est resté à quai ». Vice-président du conseil général chargé de l'économie, Mickaël Quernez a été convaincu hier par le comité départemental des pêches, qu'il a reçu avec d'autres représentants des pêcheurs, pour évoquer les problèmes que les langoustiniers rencontrent dans la zone de rejet des vases issues du dragage du port de Loctudy. Un gros chantier que le conseil général a démarré il y a deux semaines, malgré l'opposition des professionnels.

    « Je veux que cette opération soit exemplaire. Les travaux reprendront lorsque j'aurai vérifié que l'entreprise a mis en oeuvre les moyens techniques pour répondre au cahier des charges. Je me suis aussi engagé à embarquer sur un chalutier pour voir », a expliqué Mickaël Quernez.

    La semaine dernière, les pêcheurs ont alerté le comité. Des déchets de port (câbles, outils), de gros cailloux et de gros blocs de vase compacte ont été récupérés dans les chaluts, alors que le conseil général avait promis de ne rejeter qu'une fine couche de moins d'un millimètre dans la zone. Jeudi, le comité a embarqué un huissier et effectué un trait de chalut qui confirme les témoignages des pêcheurs. C'est le rapport de l'huissier, illustré de photos que le comité a produit hier au conseil général.

    Jean-Jacques Tanguy, le président du comité départemental des pêches, avait pointé un problème de sécurité dans la zone de rejets. « Ces blocs de vase peuvent provoquer des croches dans les chaluts. La sécurité des bateaux est menacée ». Il a demandé aux pêcheurs d'éviter la zone. L'arrêt des travaux le soulage. «On a été entendu. Ça va calmer les esprits. Les pêcheurs ont besoin de retrouver de la sérénité. »

    Le président du comité demeure inquiet. « Nous condamnons ce rejet dans une zone Natura 2000, sur une frayère à langoustines de forte densité. Je ne comprends pas que le président du conseil général l'autorise alors qu'il est président du Parc marin d'Iroise, et qu'il a validé trois objectifs ambitieux pour le milieu marin. Nous cherchons à poursuivre l'action juridique pour stopper le chantier », explique Olivier Le Nézet, présent à la réunion.

    Le comité a été débouté de sa requête en référé pour empêcher le démarrage des travaux. Le jugement sur le fond est attendu. « On n'est pas satisfait. On reste là pour montrer que les choses ne se passent pas correctement. Devant le problème de sécurité, le préfet devrait arrêter les travaux définitivement. Il faut ouvrir une vraie concertation pour trouver une solution ».

    En deux semaines, 9 000 m3 de vase ont été dragués et rejetés au large du Guilvinec. Il en reste 136 000.

    Corinne ARGENTINI.  Ouest-France  
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