• En 2011, le conseil général a prévu de désenvaser les ports de Loctudy, Lesconil et Concarneau. Une partie des sédiments, pollués mais non dangereux, sera stockée à Combrit. Les habitants s'en alarment.

    Lundi soir, une réunion organisée par le conseil général du Finistère et la nouvelle municipalité de Combrit qui souhaitait «donner une information plus complète» a réuni une centaine de personnes soucieuses d'obtenir des informations sur le projet de stockage de boues à Ty Coq.

    8.650m³ de sédiments pollués

    Cette ancienne carrière a été achetée en 2006 par le conseil général pour y stocker des sédiments provenant du port du Guilvinec. Il a décidé d'utiliser les casiers restés vides (soit 40.000m³ environ) pour y déposer les boues provenant du dragage des ports de Concarneau, Loctudy et Lesconil. Pour ce qui concerne Loctudy et Lesconil, 3.000m³ de sédiments seront valorisés en recharge de plage, 165.000m³ non pollués seront immergés en mer et 650m³ de sédiments pollués, mais non dangereux, seront stockés à Ty Coq. À cela s'ajouteront les 8.000m³ prélevés dans le port du Moros, à Concarneau, et qui contiennent des métaux lourds, des particules de peinture. Ces sédiments seront traités sur place avant d'être stockés à TyCoq. Le coût de l'opération à Concarneau est estimé à 1,1MEUR.

    Des riverains inquiets

    Les riverains de Ty Coq sont inquiets. Et cela d'autant plus qu'ils ont appris tardivement qu'un taux élevé de TBT (*) avait été relevé en 2007 dans les eaux superficielles à la sortie du bassin de rétention, à la suite de fortes pluies. André Le Berre, du comité régional des pêches, a proposé de profiter du désenvasement «pour renforcer le cordon dunaire». Mais Xavier Rasseneur, chef du service maritime, lui a rappelé que «la vase étant très fine, tout ne pourra pas être mis sur une plage». René-Pierre Chever, secrétaire général du comité des pêches du Guilvinec, a remis en cause les zones de clappage choisies. «Ce sont des nurseries de langoustines. Nous proposons de clapper plus au large». Une solution jugée bien trop coûteuse par Pierre Maille qui a rappelé que le clappage n'était pas le sujet de discussion de la soirée.

    Le Sivalodet prudent

    Les représentants du Sivalodet (syndicat intercommunal regroupant 26 communes du bassin-versant de l'Odet) ont aussi fait part de leur souhait d'être associés au comité de suivi qui sera mis en place. «Deux analyses par an suffiront-elles à garantir la qualité de l'eau?», a interrogé ChristianLoussouarn, le vice-président. Pierre Maille, président du conseil général, s'est employé à rassurer les riverains sur les contrôles qui seront effectués. Il a précisé que les enquêtes publiques pourraient avoir lieu cet été pour des travaux prévus dans les ports en 2011.

    (*) Composé hautement toxique utilisé dans les peintures antisalissure pour la protection des carènes de bateaux.

    • Cathy Tymen "Le Télégramme"
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  • Le Département enfouira les boues polluées des ports de Concarneau et Loctudy, à Combrit. Les habitants s'inquiètent.

     

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    Un premier bassin, à gauche sur la photo, a déjà été rempli par les boues de dragage du port du Guilvinec et réhabilité. Le conseil général souhaite stocker les boues de Loctudy et de Concarneau sans les eux autres espaces.

     

    « On craint qu'il y ait une fuite et que ça se retrouve dans la rivière. » À l'image de Christian Loussouarn, adjoint à l'environnement de Combrit, les habitants de cette commune voisine de Pont-l'Abbé sont sceptiques. Le conseil général prévoit de stocker 8 700 m 3 de boues polluées, provenant du dragage des ports de Concarneau et Loctudy, sur le site de Ty-Coq.

     

    À l'origine, ce centre a été aménagé, en 2006, pour accueillir les boues du port du Guilvinec. Sur les 70 000 m 3 de capacité, il en reste encore 30 000 de disponibles. Idéal pour les travaux à venir à Concarneau et Loctudy.

     

    Seulement voilà, les Combritois ne sont pas emballés par cette idée. En 2007, une première pollution avait été constatée et ils craignent que cela se reproduise. Un risque d'autant plus sensible que le site de stockage se trouve à proximité d'une zone naturelle classée.

     

    Hier soir, le conseil général organisait une réunion publique pour déminer le terrain. Pierre Maille, président de la collectivité, a mis en avant les mesures de protection de l'environnement mises en place. Pas suffisant selon les participants : « Ce ne sont que des engagements », lance Vincent Gaonac'h, vice président en charge de l'environnement de la communauté de communes de Pont-l'Abbé.

     

    Christian Loussouarn, par ailleurs président de l'association des pêcheurs, ajoute : « Le projet ne prévoit que deux contrôles de la qualité des eaux par an, pendant deux ans. Ce n'est pas suffisant ». Le président du conseil général se veut rassurant : « Nous avons suivi les directives des services de l'État. Mais s'il faut plus de contrôles, nous le ferons ».

     

    Romain LE JEUNE.

    Ouest-France  -  Finistère  -  30 mars 2010

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  • L’eau en Bretagne

    L’année 2009 présente une pluviométrie annuelle proche de la moyenne sur l’ensemble de la Bretagne avec cependant une forte pluviométrie en novembre. Les débits des rivières en début 2009, présentaient des valeurs très basses notamment dans le centre Bretagne, les pluies de janvier et février ont rétabli la situation.
    Le Nord Ouest de la région a subi un étiage important en automne, auquel les fortes pluies de novembre ont mis fin.
    Les nappes qui connaissaient une baisse de niveau mi-mars sont rechargées entre avril et juin pour retrouver un niveau moyen de remplissage en fin d’été, le déficit pluviométrique de fin d’été début automne a engendré une baisse, suivie d’une remontée rapide en fin d’année, liée à la pluviométrie de novembre, les niveaux de fin d’année étaient proches de la normale.

    Les travaux et études de protection et de prévention contre les inondations se sont poursuivis. En particulier, le plan de prévention des risques inondations a été approuvé sur les communes du Faou, de Daoulas et de Belle-Isle-en-Terre.

    Avec un volume global écoulé égal à 2008, les flux d’azote ayant rejoint le littoral ont légèrement diminué, par rapport à 2008 ils représentent environ 70 200 t d’azote. La concentration moyenne en nitrate a été de 27,9 mg/l ; ce qui représente une légère baisse par rapport à 2008.
    La fermeture de la prise d’eau de l’Horn s’est bien effectuée en septembre 2009 comme prévu, les 4 prises d’eau dont la conformité ne pouvait être atteinte sont donc suspendues en 2009. Les mesures spécifiques sur les 9 bassins versants en contentieux restent en application en 2009. Sur les 5 prises d’eau dont la conformité est à obtenir, le Gouessant et l’Urne étaient conformes en 2009.

    La teneur en pesticides les plus fréquemment observés est globalement en baisse sur les 10 dernières années mais la contamination persiste. Des pics de pollution élevés ont été recensés. Le glyphosate et sa molécule de dégradation l’AMPA restent les pesticides les plus présents dans les eaux.

    Les indicateurs biologiques identifiés pour déterminer l’état des masses d’eau, en application de la directive cadre sur l’eau montrent une situation contrastée suivant les indicateurs d’une part et la répartition géographique d’autre part.

    Les invertébrés témoignent sur l’ensemble de la région d’une situation très satisfaisante ; cependant, les diatomées, les végétaux aquatiques et les indices poissons font état d’une situation globalement moins bonne et d’une disparité entre l’ouest et l’est de la région où les résultats sont qualifiés de moyen à médiocre.

    Après traitement de potabilisation, les eaux distribuées conservent, comme les années précédentes, un bon niveau de qualité.
    Pour les eaux littorales, on observe toujours une contamination bactérienne, avec cependant une amélioration sur les stations du Morbihan.
    En 2009, les échouages d’algues vertes sont exceptionnels en début de saison.

    Dans le domaine de l’eau, le fait marquant de l’année 2009 est l’approbation du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux et le programme de mesures associé. Le SDAGE Loire Bretagne et le programme de mesures ont été adoptés par le comité de bassin le 15 octobre 2009, ils ont été approuvés par arrêté préfectoral le 18 novembre 2009. Les SAGE devront être révisés dans un délai de 3 ans pour être mis en compatibilité avec ce schéma directeur. Les actions prévues dans le volet GP5 “Poursuivre la reconquête de la qualité de l’eau pour atteindre le bon état écologique des milieux aquatiques” du contrat de projet État-Région 2007-2013, ont été poursuivies par les différents acteurs locaux. Ces interventions doivent concourir à l’atteinte du bon état des eaux tel que prévu dans le SDAGE.


    Télécharger :

     

     

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  • Stockage des vases. Réunion publique ce soir

    La 16décembre, l'annonce du projet de dépôts des vases polluées de Concarneau et d'une partie de celles de Loctudy sur le site de Ty-Coq avait conduit Christian Loussouarn, l'adjoint à l'environnement, à réagir vivement en conseil municipal. Pour l'élu, les conditions de stockage des boues du Guilvinec sur le site du conseil général, l'an passé, n'étaient pas du tout satisfaisantes. Fin janvier, le maire, Jean-Claude Dupré, rencontrait Pierre Maille, président du conseil général. Une mise au point au cours de laquelle le département avait reconnu «que tout ne s'est pas passé comme prévu pour le stockage des boues du Guilvinec», indiquait alors Jean-Claude Dupré. La situation serait, depuis, rentrée dans l'ordre. Instruit depuis peu par les services de l'État, le projet prévoit un dragage des ports courant 2011. Une opération qui doit également faire face à l'opposition des pêcheurs, opposés au clapage en mer des vases non polluées de Loctudy et Lesconil. Mickaël Quernez, le vice-président du conseil général en charge des ports, aura donc fort à faire, ce soir, pour convaincre de son projet, à l'occasion d'une réunion publique.

    Pratique Réunion publique ce soir, à 19h, salle Ti ar Barrez.

    in "Le Télégramme"

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  • Le conseil général a deux dossiers en cours : Concarneau et Loctudy-Lesconil.

    Dragage Concarneau photo D Mesgouez 

     Photo D Mesgouez. Ouest France
    Les boues seront stockées à Combrit.

    Trois questions à...

    Michaël Quernez, vice-président du conseil général.

    Où en est-on du désenvasement des ports ?

    Deux dossiers sont actuellement à l'étude à la préfecture, le désenvasement du bassin du Moros dans le port de Concarneau. 8000 m3 de boues doivent être extraites pour permettre l'accessibilité aux chantiers navals. Cela représente un coût de 1,1 million d'euros. Pour les ports de Loctudy et Lesconil, il s'agit d'un volume beaucoup plus conséquent. Il faudra enlever entre 150 000 m3 et 160 000 m3 de sédiments pour un montant estimé 5,5 millions d'euros.

    Dans quel délai les opérations pourraient-elles commencer ?

    Les deux dossiers circulent entre les services de l'État et ceux du conseil général. Le préfet devra les soumettre à enquête publique. Mais sans attendre cette phase, nous sommes allés à la rencontre des élus et des professionnels concernés. C'est notamment le but de la réunion publique qui se tiendra à Combrit lundi soir. On espère que les travaux de désenvasement pourront commencer début 2011 à Concarneau et en avril 2011 en Pays bigouden.

    Justement, le site de Combrit est-il destiné à recueillir les boues de tous les ports du département ?

    Le site de Ty Coq à Combrit est adapté pour recevoir ce type de sédiments, dits pollués mais non dangereux dans un volume maximum de 67 000 m3. Il contient déjà ceux extraits du port du Guilvinec. Les 8000 m3 de Concarneau iraient effectivement là-bas ainsi que 625 m3 de Loctudy et Lesconil. Le reste, soit le plus gros volume sera déversé en mer. C'est d'ailleurs cette solution du clapage en mer que le conseil général entend privilégier partout où cela sera possible.

    Recueilli par Renée-Laure EUZEN.

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  • Après le passage de la tempête Xynthia, la «submersibilité» de l'Ile-Tudy est revenue au premier plan. 400maisons y seraient construites illégalement...

    Ile-Tudy Combrit. L'Asripe va plus loin

    L'Asripe (association de sauvegarde de la rivière de Pont-l'Abbé) estime que 400 maisons ont été construites  illégalement à l'Ile-Tudy, sur le domaine public maritime,
    à cause d'un faux datant du XIXesiècle.



    Paul Canévet, comment estimez-vous que 400 maisons sont aujourd'hui construites sur le domaine public maritime?
    Ça date du début du XIXesiècle. Il y a eu une illégalité sur l'achat de ce qui s'appelait alors les marais de Combrit. Cette illégalité a été notamment signalée dans une note de la direction de l'équipement du Finistère, en 1989, au moment où s'est posée la question de la propriété de l'étang à marée de Kermor dont la digue avait été construite pour assécher les terrains. Comme les eaux venaient régulièrement sur ces terres, on est bien sûr le domaine pubic maritime. Or, il est inaliénable. Cette note le reconnaît, elle dit que ?l'occupation du marais de Combrit à quelque titre que ce soit s'effectue sans titre, compte tenu de l'imprescriptibilité du domaine public maritime?. Mais petit à petit, au fil du temps, on est passé de terrains humides à terres agricoles. Et puis de terres agricoles à zones constructibles. Aujourd'hui, environ 400 maisons construites sur le polder sont concernées. Le problème, c'est qu'il y a eu du laxisme de la part des élus et des préfets. L'État aurait dû sanctionner ces constructions depuis le début. Mais les préfets obéissent aux politiques...

    Quelles peuvent être les conséquences?
    De toute façon, on sait qu'à cet endroit, la mer reprendra ses droits. Les terrains sont plus de 3m sous le niveau de la mer. À la limite, si des terrains du domaine public maritime sont utilisés pour des activités agricoles, même sans autorisation d'occupation, ça n'est pas trop grave. C'est illégal mais pas dangereux à part pour les vaches. Là, c'est autre chose, il a quand même des vies humaines en jeu. Si la tempête Xynthia était passée plus au nord, c'était la catastrophe.

    Quelle serait la solution, pour vous?
    Le problème, c'est que les gens qui ont construit là l'ont fait de bonne foi. Sauf qu'on peut imaginer que leurs titres de propriété ne valent rien si les terrains appartiennent au domaine public maritime. La construction d'une dune (le Télégramme de samedi), c'est l'utilisation de l'argent public pour défendre des intérêts privés. Pour moi, les habitants qui ont là leur maison principale doivent être relogés. Et puis ceux qui ont leur résidence secondaire verront ça avec leurs assurances.

    • Propos recueillis par Marc Revel "Le Télégramme"
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  • La question de la propriété du polder de l'Ile-Tudy Combrit fait l'objet d'analyses divergentes. Si, pour Paul Canévet, il s'agit du domaine public maritime, Daniel Gloaguen, maire de l'Ile-Tudy, explique que si c'est le cas, «on peut se demander, alors, pourquoi l'État n'est pas intervenu alors que l'étang de Kermor a été vendu dernièrement. Et puis, si c'était le cas, des centaines de propriétés seraient concernées. Seule la digue est propriété de l'État, ce qui a permis de faire les travaux». Jean-Claude Dupré, lui, précise que «le polder de Combrit est propriété du conservatoire du littoral». Enfin, pour la préfecture, «nous ne sommes pas là sur le domaine public maritime. Seule la digue de l'étang de Kermor a été classée, le propriétaire n'ayant pas été en mesure de fournir d'acte de propriété. Par convention, la gestion en revient aux collectivités locales chargées d'en assurer l'entretien». in "Le Télégramme"

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